Les acteurs socio-économiques de la région de Québec seront conviés à se placer en mode solution face aux bouleversements provoqués par la révolution numérique lors d’un symposium, les 31 janvier et 1er février, au Centre des congrès de Québec.
Ce rendez-vous sera intitulé Prévenir le tsunami numérique: un défi pour l’emploi dans la Capitale-Nationale.
« Il faut profiter des opportunités que ce tsunami va amener, mais aussi préparer notre main-d’œuvre le mieux possible pour qu’elle soit prête à contribuer au développement de la région de Québec », a lancé Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval, lors de l’annonce, mercredi. Mme D’Amours coprésidera le symposium avec Jacques Topping, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec.
« La moitié des emplois d’aujourd’hui seront profondément transformés et demanderont de nouvelles compétences », a ajouté Mme D’Amours. Elle espère que la participation au symposium sera très grande, tant du côté du secteur de l’éducation que de celui des entreprises. Elle estime aussi que ces deux secteurs devront encore davantage collaborer dans le futur.
« Il y a 50 % de la planète qui ne profite pas de l’entreprise 3.0 parce que privée d’internet, a expliqué Mme D’Amours. Il ne faut pas que la région de Québec fasse partie des statistiques lorsque viendra le temps de parler d’industrie 4.0. On veut que la région soit identifiée comme un leader. »
Délocalisation des emplois
De son côté, Jacques Topping a rappelé les problèmes de recrutement que connaissent déjà plusieurs entreprises de Québec. La Capitale et Industrielle Alliance, par exemple, cherchent à pourvoir 5 000 emplois « et veulent retirer des bénéfices de ce genre de symposium », a-t-il mentionné.
Mais il a aussi indiqué qu’une entreprise comme EXFO, pour pourvoir 150 postes, a dû embaucher à Montréal et à l’étranger. « Le Conference Board a déjà calculé que chaque emploi en technologie délocalisé entraînait 120 000 $ de pertes économiques. Juste avec EXFO, c’est 18 millions qu’on perd par an », a raconté M. Topping.
« Vous allez pouvoir rencontrer des leaders d’aujourd’hui et de demain qui vont partager leurs bons coups et les difficultés qu’ils ont rencontrées », a-t-il ajouté.
Conférences
La programmation du symposium est disponible sur Internet (www.force4-0.quebec). Parmi les conférenciers, le nom de Marie-Claire Carrère-Gee, présidente du Conseil d’orientation de l’emploi en France, retient l’attention. La rectrice de l’Université Laval rappelle que Mme Carrère-Gee a réalisé trois études qui ont fait école dans le monde. Ces travaux portent sur les emplois qui disparaîtront ou qui vont se transformer, les compétences à acquérir et la réorganisation de l’espace de travail.
Les secteurs manufacturier, financier, du tourisme, de la santé, des services publics et de la vente au détail auront chacun leur atelier.
Le symposium est organisé par la Coalition Force 4.0, une association de 14 décideurs du développement économique et de la recherche dans la région de Québec.
L’INDUSTRIE 4.0
Appelée également usine du futur ou quatrième révolution industrielle, l’Industrie 4.0 se caractérise par une automatisation intelligente et par une intégration de nouvelles technologies à la chaîne de valeur de l’entreprise. Il s’agit d’une transformation numérique qui bouleverse l’entreprise manufacturière en apportant des changements radicaux non seulement aux systèmes et processus, mais également aux modes de gestion, aux modèles d’affaires et à la main-d’œuvre.*
*Source: Gouvernement du Québec
LES RÉVOLUTIONS INDUSTRIELLES
1.0 Mécanisation et début de la production industrielle
2.0 Électrification et création de la chaîne de montage
3.0 Automatisation grâce à l’informatique
4.0 Numérisation
Martin Lavoie, 6 décembre 2017